Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/529

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d’infanterie ; mais, Tritchinopoly demeurait toujours étroitement bloquée. Les vivres qu’on y avait reçus étant exclusivement réservés pour la consommation de la garnison, les habitants se trouvèrent bientôt réduits aux plus fâcheuses extrémités : le riz, principale nourriture des Indous, fut vendu vingt fois plus cher que de coutume ; le bois pour le faire cuire manqua totalement ; la ville, naguère peuplée de 100,000 hommes, ne fut bientôt plus qu’une immense solitude. Les assiégeants avaient déjà préparé leurs échelles, et n’attendaient qu’une occasion favorable pour donner l’assaut.

Les Français, après le dernier combat, avaient transporté leur camp sur une hauteur au bord de la Cavery ; Lawrence entreprit de les déloger, et dans ce but se mit en campagne. Mais les Français, grâce à l’infatigable activité de Dupleix, venaient de recevoir un renfort de 400 Européens, 2,000 Cipayes et 4,000 Mahrattes sous les ordres de Morari-Row, plus 6 pièces d’artillerie ; les Anglais se virent à leur tour dans la nécessité de demeurer sur la défensive, et bientôt commencèrent à souffrir de la disette de vivres. Morari-Row, à l’aide de sa nombreuse cavalerie, interceptait tous les convois qui tentaient de pénétrer dans Tritchinopoly. La régence de Madras n’en faisait pas moins tous ses efforts pour envoyer des renforts à la garnison, soit en hommes, soit en vivres ; l’occasion de les attaquer eût été souvent favorable, les Mysoréens et les Mahrattes alliés des Français le désiraient ; mais