Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/535

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généralement à un breuvage empoisonné qui lui aurait été donné par sa propre mère, à l’instigation de Salabut-Jung. Cette mort ne termina pas la guerre, qui se continua au contraire entre Salabut-Jung et les principaux chefs des Mahrattes ; mais la supériorité des troupes européennes au service du subahdar, était trop grande, surtout elle frappait trop fortement les vives imaginations de l’Orient, pour que cette lutte pût durer. « Les Français, dit un historien oriental, avec leur mousqueterie et leur rapide artillerie, ne faisaient respirer que fumée aux poitrines des Mahrattes ; ceux-ci perdirent une grande multitude d’hommes qui furent consumés par le feu de leurs canons[1]. » Il fut facile à Salabut-Jung de conclure la paix au moyen de la cession de quelques districts de peu d’importance. Bussy, l’auteur de cet heureux succès, continua de jouir de la plus haute influence sur son esprit. Bussy, outre la supériorité de ses talents et de ses troupes, ne négligeait rien d’ailleurs pour frapper de toutes façons les imaginations des peuples au milieu desquels il vivait : « Il portait des habits de brocart couverts de broderies et un chapeau galonné, des souliers de velours noir richement brodés. Quand il se laissait voir aux yeux du peuple, c’était au fond d’une immense tente, haute de trente pieds, assez vaste pour contenir 600 hommes ; il était alors assis sur un fauteuil orné des armes du roi de

  1. V. Seer-Mutakhaeen.