Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/546

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modérées que ce dernier se hâta de proposer une trêve ; elle fut acceptée, et la durée en fut fixée du 11 octobre (1754) au 11 janvier de l’année suivante. L’amiral Watson, aussitôt après la publication de la trêve, se hâta de s’éloigner, car la saison des orages approchait ; il fit voile vers Bombay. Après son départ, les négociations, continuées avec activité, aboutirent à un traité provisoire qui fut plus tard confirmé en Europe, et par lequel il fut stipulé : — « Que les deux Compagnies cesseraient à jamais d’intervenir dans la politique intérieure de l’Inde ; qu’elles renonceraient de même à toute dignité, à toute charge, à tout honneur conféré par les princes du pays ; que toutes les places, toutes les provinces occupées par les deux Compagnies seraient restituées au grand Mogol, à l’exception de celles qu’on reconnaîtrait leur avoir appartenu avant cette guerre, c’est-à-dire que sur la côte de Coromandel les Anglais garderaient Madras, le fort Saint-David et Devi-Cotah ; les Français, Pondichéry et Karical ; que les possessions des deux nations seraient mises sur un pied d’égalité parfaite ; que dans le cas où les possessions des Anglais dans le royaume de Tanjore et le Carnatique surpasseraient en valeur celles des Français dans les mêmes provinces, ceux-ci recevraient quelque territoire équivalent entre la rivière de Gondecama et Nizapatam ; que le district de Masulipatam et l’île de Devi seraient partagés entre les deux Compagnies par parties égales ; que chaque