Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/65

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nouvel instrument pour les voyages de long cours ; il conçut la pensée d’achever le projet commencé par Hannon, c’est-à-dire de faire le tour de l’Afrique et de se frayer par mer un chemin aux Indes-Orientales. De nombreux navigateurs, encouragés par lui, inspirés de son esprit, se livrèrent avec persévérance à l’exécution de ce vaste plan ; ils avancèrent le long de la côte occidentale de l’Afrique, de cap en cap, de rivière en rivière, et découvrirent en 1419 l’île de Madère, où la science de l’époque se plut à reconnaître un débris de l’Atlantide de Platon. La mort du prince Henri, arrivée en 1462, ralentit d’abord l’impulsion donnée par ce prince aux entreprises maritimes. Toutefois, le plan dont il était l’auteur fut suivi avec une nouvelle ardeur par Jean II, successeur d’Alphonse. On savait déjà que l’Afrique, loin de courir en ligne droite au midi, allait se rétrécissant de plus en plus, et tournant à l’est. Il devenait donc probable qu’un navire favorisé par le vent pouvait, en suivant la route parcourue jusqu’alors, parvenir jusqu’à la limite méridionale de l’Afrique, et de là gagner les Indes-Orientales. Des voyageurs récemment arrivés d’Abyssinie, et accueillis à la cour de Portugal, confirmèrent cette opinion. Le plus grand homme de mer qu’eût alors le Portugal, Barthélemy Diaz, chargé de vérifier la vraisemblance de ces conjectures, mit à la voile en 1486, parcourut la côte occidentale de l’Afrique, dépassa de 900 milles le point qu’avaient atteint ses prédécesseurs, et