Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/71

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fidèle à ses instructions, mit à la voile, radouba ses vaisseaux à la côte de Malabar, et regagna Lisbonne ; mais derrière lui demeurait Albuquerque, qui de puis long-temps jetait de ce côté d’avides regards. Dans l’année 1510, Albuquerque fit voile pour Malacca. Il rencontra, chemin faisant, l’île de Ceylan, l’antique Taprobane : peu de temps et de médiocres efforts eussent suffi à l’amiral pour s’en emparer ; pressé d’atteindre le but de son expédition, il continua sa route. Il arriva devant Malacca au commencement de l’année 1511, impatient de venger la récente insulte du pavillon portugais. Mahmoud, qui régnait sur la presqu’île, prévenu de l’arrivée d’Albuquerque, avait fait ses préparatifs de défense ; il résista avec courage aux envahisseurs de son pays. Les forces d’Albuquerque ne consistaient qu’en huit cents Portugais et deux cents hommes du Malabar : toutefois la place fut prise après quelques combats meurtriers. Elle contenait grand nombre de magasins remplis des plus riches marchandises. Des historiens portugais parlent encore de trois mille canons, dont deux mille en bronze, mais en cela l’exagération est trop visible pour qu’il soit nécessaire de la réfuter. Albuquerque se hâta de construire une forte citadelle, qui devait garantir la stabilité de sa conquête. Des ambassades des rois de Siam, de Pegu, et plusieurs autres princes ne tardèrent pas à s’y présenter pour solliciter l’alliance du vainqueur. Après les premiers soins donnés à ces arrange-