Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/87

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

négociants anglais prenaient aux côtes orientales de la Méditerranée des cargaisons de denrées indiennes transportées là par terre, et les allaient revendre dans le reste de l’Europe. Une association de marchands formée en une compagnie, dite Compagnie du Levant, avait obtenu le privilège de ce commerce ; une autre association de marchands, formée immédiatement après la découverte d’Archangel pour le commerce avec la Russie, s’était mise de ce côté en communication avec la Perse. En 1558, un agent actif et entreprenant de cette dernière compagnie, embarqué d’abord sur le Volga, avait traversé la mer Caspienne et pénétré en Perse. À Boghar, ville de quelque importance, il rencontra, non sans étonnement, grand nombre de marchands, non seulement persans et russes, mais indous et chinois. Le même agent fit sept fois le même voyage, et ouvrit un commerce considérable pour la soie, les tapis, les épices, les pierres précieuses ; en 1563, ce commerce était déjà fort considérable.

D’autres circonstances contribuèrent encore à entraîner les imaginations vers l’Orient. Sir Francis Drake, croisant sur les côtes d’Espagne dans le but de contrarier l’armement de l’invincible Armada, prit un vaisseau portugais qui revenait de l’Orient chargé de denrées précieuses. Une autre capture du même genre, plus considérable encore, ne tarda pas à suivre celle-là. Un vaisseau anglais, sous les ordres de sir John Boroughs, rencontra près des Açores une caraque portugaise