Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/11

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subahdar pour devenir son successeur. Sujah-Khan se révolta contre une telle disposition, se procura des lettres-patentes à Delhi qui l’instituaient successeur de Jaffier, s’empara de sa capitale, et s’occupa de grossir son armée. En 1799, la province de Bahar fut ajoutée à sa domination ; il en donna le gouvernement à son cousin, Aliverdi-Khan ; Sujah-Khan mourut pendant la terrible invasion de Nadir-Shah, ayant pour successeur Suffraze-Khan. La discorde se mit bientôt entre Aliverdi et Suffraze-Khan. Le premier, prévenant son rival, obtient de la cour de Delhi un firman qui le nomme gouverneur du Bengale. À la tête de son armée, il marche contre Suffraze-Khan ; un combat s’ensuit où le dernier est tué, et tout le pays se soumet sans résistance. À son retour, Aliverdi licencie une grande partie de son armée, car tout présageait un avenir de paix ; mais il apprend tout-à-coup que les Mahrattes, déjà maîtres d’une partie de la province de Bérar, où leur chef, Ragogee-Bhousla, avait même fondé une sorte de souveraineté, ne sont plus qu’à huit jours de marche de Moorshedabad, sa capitale. Une chaîne de montagnes était le seul obstacle qui séparât leur domination de celle d’Aliverdi ; or ils avaient traversé les défilés de cette montagne, impatients de réunir à ces acquisitions récentes les plus riches provinces de l’Indostan. Dans ce moment critique, Aliverdi n’hésite pas, il marche contre les Mahrattes avec le petit nombre de troupes qu’il peut rassembler ; malheureusement une partie de celles-ci