Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/14

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dernière année de son règne, il essaya vainement de les prévenir au moyen d’un tribut volontaire.

Aliverdi-Khan n’avait jamais eu d’enfant mâle, mais seulement trois filles ; il les fit épouser à trois fils de son frère Hodgee, Nowagis-Mahomet, Zaindee-Hamet et Sid-Hamet. De ces gendres d’Aliverdi, Nowagis n’eut jamais d’enfans ; Sid-Hamet avait un fils, et il en restait deux de Zaindee-Hamet dont nous venons de raconter la fin tragique. L’aîné de ces enfants, Mirza-Mahmoud, fut adopté par Aliverdi ; le second, Moorad-Dowjah par Nowagis. Aliverdi avait désigné pour son successeur Zaindee-Hamed, dont les grandes qualités avaient justifié aux yeux de tous cette préférence. Après la mort de celui-ci, aucune raison n’existait plus pour exclure une seconde fois Nowagis du trône, mais au lieu de choisir cette fois son successeur parmi ses neveux, Aliverdi désigna pour lui succéder l’aîné des enfants de Zaindee-Hamet. Ce jeune prince montrait dès l’âge de dix-sept ans des dispositions à tous les vices ; il était violent, irascible, se comptait pour tout, le reste du monde pour rien. Dès la première jeunesse il avait donné des indices d’une cruauté précoce, ne connaissant pas de plus grand plaisir que de faire souffrir mille tourments à des oiseaux ou à d’autres animaux ; accessible à la flatterie, il ne l’était à aucun sentiment généreux. La moindre contrariété le jetait dans des paroxysmes de fureur. Il se livrait aux plus grands excès, et surtout à un goût très vif pour les liqueurs