Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/147

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produire, et sous le ciel de l’Inde plus qu’ailleurs ; aussi les Anglais ne furent point en état de quitter Chandernagor avant le 17 novembre. Les troupes du nabob, qui avaient reçu l’ordre d’entrer en campagne dès le commencement d’octobre, laissèrent voir des dispositions à la mutinerie ; elles réclamèrent leurs arrérages. À l’aide de paiements partiels, et de promesses pour ce qui restait dû, on ne parvint qu’à grand peine à les tenir rassemblées jusqu’au mois de novembre ; à cette époque, le nabob alla lui-même se mettre à leur tête.

Le nabob avait à peine laissé Moorshedabad que des nouvelles alarmantes se répandirent tout à coup. On disait que Ramnarain, à la tête de 22,000 hommes, avait pris position à l’ouest de la ville ; que le subahdar, secondé par les Français, entré aussi en campagne de son côté, se dirigeait vers le Bengale, ayant les uns et les autres pour but de proclamer à la place de Meer-Jaffier le fils de Suraja-Dowlah. On ajoutait que l’auteur de ce projet de révolution était Dooloob-Ram, qui l’ayant fait goûter à la cour de Delhi, avait été chargé par elle de le mettre à exécution. Ces nouvelles, dont Meerum, fils de Jaffier, resté à Moorshedabad après le départ de son père, était l’auteur, jetèrent la ville et la garnison dans la plus extrême agitation. Le soir, une troupe de bandits envoyés par lui pénétrèrent dans le palais de la veuve d’Aliverdi-Khan, où demeuraient encore le fils, la mère et la grand-mère de Suraja-Dowlah. Ils assassinent l’enfant, et font partir se-