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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/157

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l’autorisation de retourner dans le Deccan, ne cessant de lui représenter tous les avantages pour la France d’une alliance avec le subahdar. Mais comment Lally aurait-il goûté ce qu’il ne pouvait comprendre ? Peu de mois auparavant il écrivait à Bussy : « Toute ma politique est dans ces cinq mots, mais ils sont sacramentels : Plus d’Anglais dans la Péninsule. » Depuis son arrivée dans l’Inde il s’était dévoué à cette tâche avec une noble ardeur ; malheureusement il ne conservait que ce seul moyen d’atteindre son but, la ruine immédiate des établissements anglais. Or, Bussy voulait bien le même résultat, mais par une tout autre voie ; il voulait avant tout dominer d’abord les États indigènes, soit par les armes, soit par la politique ; il voulait que l’Inde obéît à l’impulsion française, qu’elle devint française pour ainsi dire. Cela fait, l’Inde eût expulsé tout naturellement, d’elle-même, pour ainsi dire, les Anglais de son sein ; bien plus elle se trouvait elle-même constituée au profit de la France en un empire immense. Tout gigantesque que fût ce plan, des moyens assez médiocres employés avec sagesse, gesse, habileté, en connaissance de cause, eussent suffi sans aucun doute à le réaliser. Mais c’est ce que ne pouvait concevoir Lally dans son ignorance absolue de la situation intérieure de l’Inde, et tout cela, c’était pour lui le rêve d’un homme en délire ou les assertions d’un imposteur. À propos dés lettres où Bussy laissait échapper quelques mots de ces plans, il avait dit : « C’est vraiment beaucoup de condes-