Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/171

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parti ; sa famille et sa suite consommaient, sans rendre aucun service, une immense quantité de vivres. En conséquence le nabob s’embarqua avec ses femmes et ses enfants sur un navire qui devait le conduire à Negapatam, d’où il pourrait sans danger gagner Tritchinopoly ; et le lendemain, le gouverneur fit signifier à sa suite de pourvoir à sa sûreté comme elle l’entendrait. Les prisonniers Anglais furent dirigés sur Pondichéry avec une escorte composée d’Européens et de Cipayes ; le commandant de Chinglaput fit une sortie, mais sans succès, pour essayer de les recouvrer. Issoof, partisan à la solde de l’Angleterre, courait la campagne à la tête de 200 cavaliers ; le kilidar Kristnarow en avait lui-même 1,250. Ils se réunirent et attaquèrent Ellavanasore, défendue par 200 Cipayes français. Ces derniers, après s’être défendus jusqu’au soir, rendirent le fort ; 50 passèrent au service d’Issoof, qui, après avoir désarmé les autres, les laissa en liberté. Dès le lendemain Kristnarow se sépara d’Issoof, dans le but de courir et de piller le pays pour son propre compte. Issoof ayant reçu des renforts, attaqua Tricalore, pagode fortifiée, ayant une garnison de 300 Cipayes ; ceux-ci se défendirent avec courage, et ne se rendirent qu’à la condition de sortir avec armes et bagages ; les assiégeants avaient eu 70 hommes tués ou blessés. Dévastant, brûlant, saccageant les districts appartenant aux Français, Issoof s’avança jusque sous les murs de Pondichéry, qu’il remplit de terreur ; il perça un grand réservoir