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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/187

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il partit de Brampoor, marcha sur Aurengabad, et s’en rendit maître, ainsi que des villes voisines ; le seul fort de Doltabad refusa de se rendre. D’un caractère timide et indolent, Salabut-Jung ne crut pas pouvoir réduire Nizam-Ali autrement qu’avec le secours des Français ; il se trouva donc tout porté, dans le but d’obtenir plus tard un service du même genre, à faire ce que Conflans lui demandait ; en conséquence, il réunit ses troupes à celles de son frère Bassalut-Jung sur les bords de la Kistna, ce qui fit un corps de 20, 000 fantassins et quelques mille cavaliers. Le colonel Forde, malgré cette jonction des deux frères, n’en continua pas moins sa route sur Masulipatam. Le fort de Masulipatam, distant de la ville du même nom d’une portée de canon, est situé dans une île formée d’un côté par la mer et de l’autre par de larges fossés creusés de main, d’homme. La ville est grande, riche et commerçante ; les Français, depuis qu’ils la possédaient, l’avaient mise sur un pied de défense assez passable. Conflans avait pris position en rase campagne, pour ne pas manquer d’eau, dont on n’avait qu’à grand-peine dans le fort ; il s’y enferma néanmoins à l’approche des Anglais, avec 500 Européens et 2,000 Cipayes. Le colonel Forde ne pouvait songer à un siège régulier, qui eût exigé une armée dix fois plus nombreuse que la sienne ; en conséquence il se résolut à attaquer le fort du sommet de quelques collines de sable qui le dominaient à l’ouest, et, dans ce but, éleva trois batteries. Pendant ce temps, le reste de l’armée fran-