Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/220

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Au commencement de l’année 1760, les deux armées française et anglaise étaient encore en présence dans le voisinage d’Arcot, toutes deux décidées à ne rien hasarder avant l’issue de leurs négociations avec les Mahrattes. Les Anglais et les Français offraient également 60,000 roupies à un certain Jnnis-Khan, qui se trouvait commander un corps de 3,000 Mahrattes, mais les Anglais en lettres de change, les Français en argent comptant ; aussi ces derniers l’emportèrent. Jnnis-Khan se joignit à eux le 3 janvier avec ses Mahrattes. Le lendemain, les Français prirent la route de Trivatore. Après avoir passé le Paliar, Lally se porta inopinément sur Conjeveram, où il se flattait de trouver des magasins de riz considérables ; ces magasins étaient vides ; et, dépourvu d’artillerie, il ne put attaquer la pagode, défendue par un poste nombreux de Cipayes. Il se contenta de piller la ville, et se dirigea sur Trivatore ; Coote l’y avait devancé. Depuis un mois environ Bussy et Lally, ayant réuni leurs forces, se trouvaient forcément rapprochés. La perte de Wandeswah et de Carangoly, dont l’expédition de Seringham n’avait pas été un dédommagement suffisant, avait fait grand tort à la réputation militaire de Lally. La supériorité des talents de Bussy, que les troupes qui servaient depuis long-temps dans l’Inde avaient toujours reconnue, l’était alors par les troupes arrivées avec Lally, et par son propre régiment lui-même. Mais Lally, bien éloigné d’attribuer à sa véritable cause ce re-