Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/229

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Coote, voulant profiter de ce moment de trouble, donne au régiment de Draper l’ordre de se porter en avant, et de s’emparer de l’abreuvoir. Bussy, qui commandait l’aile gauche, rallie 50 à 60 fuyards ; il les fait soutenir par un peloton du régiment de Lally, marche à leur tête, et reprend l’abreuvoir ; il en est bientôt chassé, car ses forces sont trop faibles pour lutter contre le régiment de Draper, encore intact. Ce régiment dépasse le retranchement et se déploie dans la plaine. Dans ce mouvement, le major Bereton, qui le commande, tombe mortellement blessé. Deux pièces de canon viennent renforcer les Anglais. Bussy, qui comprend que ce moment est d’autant plus décisif, que lui-même n’a pas d’artillerie, se met à la tête du régiment de Lally, et marche au pas de charge pour aborder l’ennemi à la baïonnette. Il avait à peine fait quelques pas qu’une balle renverse son cheval, qui l’entraîne dans sa chute. Lorsqu’il se releva, il n’avait plus autour de lui qu’une vingtaine d’hommes, et fut aussitôt fait prisonnier.

Pendant que cela se passait sur les ailes, les centres des deux armées avaient échangé un feu très vif à une certaine distance. Le régiment de Lally ayant été mis en fuite, les troupes du centre de l’armée française durent effectuer leur retraite pour ne pas être tournée ; elles se dirigèrent alors sur le camp en bon ordre et en conservant leurs rangs. Un grand nombre de soldats de Coote avaient déjà pénétré dans le camp français