Aller au contenu

Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/266

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ainsi repoussés ils allèrent à la porte de la ville, attendre le départ de Lally ; celui-ci sortit au commencement de la nuit ; quinze hussards anglais l’accompagnaient ; des menaces, des injures, des sifflets l’accueillirent du plus loin qu’on le vit ; et ce ne fut pas sans peine que son escorte parvint à empêcher la violence. À peu de distance du cortège de Lally venait Du Bois, intendant de l’armée, non moins détesté, et se rendant aussi à Madras. Il avait voulu cheminer à pied pour être moins remarqué. Le rassemblement, qui ne s’était point dissipé, lui adressa les mêmes injures qu’à Lally. Du Bois était un homme de soixante-cinq ans, d’une mauvaise vue. Cédant néanmoins à un sentiment de dignité personnelle, il s’arrête, porte la main à la garde de son épée, et dit qu’il est prêt à répondre à tous ceux qui l’insultent l’un après l’autre. Un officier se présente, mais l’adresse et la force ne répondent pas au courage de Du Bois : à peine eurent-ils croisé le fer que ce dernier tomba frappé d’un coup mortel. Les anciens membres de la régence s”emparèrent aussitôt de ses papiers. On savait qu’il n’avait cessé de protester depuis son arrivée à Pondichéry contre tout ce qui se passait d’illégal et d’irrégulier, qu’il en tenait des notes jour par jour, mais rien ne transpira jamais au sujet de ces papiers.

Quatre jours après la prise de Pondichéry, Pigot somma le colonel Coote de remettre la ville à la régence de Madras comme étant devenue propriété de la Compagnie. Un conseil de guerre s’assembla