Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/286

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sédé, Suffder-Jung, mourut dans sa vice-royauté d’Oude l’année même où s’accomplit cette révolution.

Abdallah avait laissé l’administration des provinces de Multan et de Lahore, dont il avait récemment acquis la souveraineté, au gouverneur impérial ; à la mort de celui-ci, il lui donna pour successeur son fils encore mineur, et le gouvernement fut confié à la mère de celui-ci. Le visir (qui avait abandonné son titre de Ghazee-ad-Dien-Khan pour celui de Umad-al-Mulk) crut pouvoir profiter de la faiblesse qu’il supposait devoir être inhérente au gouvernement d’une femme, pour essayer de recouvrer ces deux provinces. Il demanda la main d’une sœur du jeune rajah de Multan, qui jadis lui avait été promise. La régente s’empressa d’accueillir cette demande, et envoya au visir sa fille avec des présents magnifiques et une nombreuse escorte. Umad-al-Mulk profitant de la sécurité inspirée à sa belle-mère par cette alliance, dirigea en secret sur Lahore un corps de troupes qui s’empara tout à la fois de Lahore et de cette princesse. Ahmeed-Shah, enflammé de colère en apprenant cette trahison, accourut du Candahar, où il se trouvait, sur Lahore qui fut évacué à son approche. De là il marcha, sans s’arrêter vers Delhi. Le visir comprenant l’impossibilité où il était de lutter contre Ahmed-Shah, tenta de négocier une réconciliation ; sa belle-mère lui servit d’intermédiaire. L’Afghan continua sa marche, sans rejeter entièrement la