Aller au contenu

Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/30

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des remparts du fort, contemplaient ce spectacle, éclatèrent en exécrations, en malédictions contre les fugitifs : ces malheureux voyaient se dérober pour ainsi dire sous leurs pieds leur dernière planche de salut.

À ce moment terrible et solennel, ils nommèrent gouverneur par acclamation un employé de la Compagnie qui dans ces derniers jours s’était fait remarquer par son courage et sa fermeté. Il se nommait Holwell. La garnison du fort était réduite à 190 hommes, tant de l’armée que de la milice, mais résolus de se défendre vigoureusement. Holwell envoya l’ordre d’approcher à un petit bâtiment resté au port ; le bâtiment obéit, mais dans sa manœuvre il échoua sur un banc de sable dont il ne put se dégager ; l’équipage se vit réduit à l’abandonner. Le reste du jour, le fort fut vigoureusement attaqué et non moins intrépidement défendu. La nuit les assaillants mirent le feu à toutes les maisons tombées en leur pouvoir, n’épargnant que celles qui commandaient le fort. Pendant cette journée, la garnison, par des pavillons élevés en l’air la nuit au moyen de fusées volantes, n’avait cessé de faire des signaux aux vaisseaux stationnés à Govindpore ; aucun d’eux ne leva l’ancre. Dans la garnison les uns persistaient à vouloir se défendre jusqu’à toute extrémité, d’autres commençaient à parler de se rendre sur-le-champ. Holwell, prenant un moyen terme, fit jeter du haut des remparts une lettre d’Omichund au gou-