pereur des moyens de lever des troupes, et ne peut manquer de vous conduire à la perte de vos États. Eh quoi ! sera-t-il dit que Meer-Jaffier, Ali-Khan, subahdar de cette province, à la tête d’une armée de 60,000 hommes, aura offert de l’argent à un jeune garçon suivi de quelques centaines d’aventuriers ? Mais non ; comptez davantage sur la fidélité de votre armée et sur celle de vos alliés les Anglais[1]. »
Le Shah-Zada, en poursuivant sa marche sur Patna et en négociant avec Ramnarain, essayait aussi d’entrer en relation avec les Anglais. Dans une lettre à Clive, il lui offrait de laisser à ceux-ci pour prix de leur neutralité, la continuation de tous les avantages dont ils avaient joui jusque là, dans le cas où il réussirait dans son entreprise ; il ajoutait des promesses considérables pour lui personnellement. Clive n’hésita pas à repousser ces ouvertures : comprenant tout l’avantage pour les Anglais de conserver sur le trône Meer-Jaffier, leur œuvre, leur créature, il répondit dans ce sens au Shah-Zada. Se prévalant ensuite des lettres de noblesse et des titres qu’il avait reçus de l’empereur, pour se considérer comme un de ses officiers employés auprès de Meer-Jaffier, il disait : « J’ai eu l’honneur de recevoir le firman de Votre Hautesse, qui me donne un grand chagrin en m’apprenant que cette province est sur le point de devenir le théâtre de
- ↑ Vie de Clive, t. I, p. 400.