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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/308

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tention du public ; mais il me semble cependant qu’on pourrait faire beaucoup plus que ce qui a été fait. Il faudrait seulement, pour atteindre ce but, que les efforts de la Compagnie fussent en rapport avec l’importance de ses possessions actuelles, avec les succès qu’il est permis d’attendre de l’avenir. J’ai représenté aux directeurs, dans les termes les plus forts, la nécessité d’envoyer et de maintenir constamment ici des troupes en nombre assez considérable pour leur permettre de ne pas laisser échapper la première occasion de s’agrandir encore ; et cette occasion ne peut tarder à se présenter[1]. Une longue connaissance du gouvernement de ce pays, une profonde étude du génie des peuples qui l’habitent, résultat de dix années d’expérience et de constante étude, m’autorisent à parler ainsi. Le nabob régnant, que la bataille de Plassey a mis sur le trône, conserve encore, il est vrai, son attachement pour nous ; probablement il en sera de même tant qu’il ne pourra compter sur aucun autre appui ; mais les Mogols sont tellement portés à l’ingratitude que, si le jour arrive où il puisse croire de son intérêt de rompre avec nous, les obligations qu’il nous a ne l’arrêteront nullement. Ce qui le prouve, c’est la conduite qu’il a tenue dernièrement, éloignant son premier ministre, et coupant la tête à deux ou trois de ses principaux officiers attachés à nos intérêts et ayant participé à sa

  1. Il n’est question que du Bengale.