Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/32

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porte qui donnait de ce côté, au moment même où les assiégeants se disposaient à l’enfoncer ; ces derniers s’y précipitent. Au même moment les murailles étaient escaladées, dès lors aucune résistance ne put être faite ni même tentée. La garnison tout entière mit bas les armes ; une vingtaine d’hommes se précipitant du haut du bastion septentrional, essaient de gagner la rivière, mais la plupart furent faits prisonniers. À cinq heures, Suraja-Dowlah entra dans le fort, accompagné de son généralissime Meer-Jaffier, entouré des principaux officiers de son armée et d’une suite nombreuse. Il envoya chercher Holwell, il lui reprocha amèrement d’avoir osé se défendre ; il lui reprocha encore d’avoir détourné de l’argent du trésor, où il n’avait trouvé que 50,000 roupies, ce dont il était fort irrité. Se plaçant ensuite sur une espèce de trône improvisé, il se plut à recevoir les compliments et les félicitations de ses courtisans.

Pendant ce temps, une garde nombreuse entourait les prisonniers anglais. À la porte orientale du fort, il y avait une galerie couverte où les soldats se tenaient d’ordinaire pendant la journée à l’abri du soleil et de la pluie. Sur cette galerie s’ouvraient une suite de petites chambres recevant à peine quelque peu d’air et de jour, parce que le toit de la galerie descendait extrêmement bas. L’une de ces chambres, plus basse encore et moins spacieuse que les autres, servait de prison aux criminels ; on l’appelait le trou noir (black-hole) ; les Anglais réunis