Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/335

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dans l’orgueil qui suit la victoire. En cela, ce peuple paraît se conduire d’après les règles jadis données par nos anciens souverains et nos grands hommes[1]. » Depuis long-temps nous racontions des scènes de l’Orient d’après nos historiens européens ; il nous a semblé que le lecteur ne verrait pas sans intérêt une scène européenne racontée par un historien oriental.

Agissant de concert avec l’empereur, les zemindars de Beerboom et de Burdwan, deux importants districts du Bengale peu éloignés de Moorshadabad, prirent les armes. Meer-Caussim, sans perdre de temps, marcha contre eux ; soutenu par un détachement anglais, il les défit complètement, et réduisit ces deux provinces à l’obéissane. Immédiatement après la bataille, le rajah Shitabroy se rendit auprès de l’empereur, il était chargé de lui faire des offres de paix de la part du major Carnac. Le rajah sollicita aussi pour le major la permission de venir faire sa cour à Shah-Alaum dans le camp impérial. À cette époque, la sorte de sujétion où le tenaient les zemindars qui avaient embrassé sa cause commençaient à peser à l’empereur ; d’un autre côté, la dernière révolution arrivée à Delhi lui était favorable Abdallah-Shah, après une grande victoire sur les Mahrattes, l’avait reconnu empereur. Le major Carnac le traita comme tel, et le conduisit à Patna avec tout le cérémonial ordinaire. Inquiet de

  1. Seer-Mutakhareen, t. II, p. 464.