Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/406

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quand on tue un homme, ce n’est pas pour payer ce qu’on lui devait. Les gens de loi consultés par la cour des directeurs donnèrent en général raison à Clive. Il était bien évident qu’au point de vue purement légal la Compagnie ne pouvait s’affranchir d’une charge inhérente à la propriété qu’elle avait acquise. Fort de ce qu’il croyait son droit, Clive n’hésita pas ; il intenta aux directeurs un procès en chancellerie ; mais de nouveaux événements donnèrent bientôt un autre cours à toute cette affaire.

Dans le mois de janvier 1764, d’importantes nouvelles de l’Inde se répandirent tout-à-coup en Angleterre : la rupture avec Meer-Caussim, la mort de M. Amyat, l’échec éprouvé par M. Ellis dans sa tentative sur Patna. Publiées dans un journal par ordre de la cour des directeurs, ces nouvelles jetèrent une grande agitation parmi les actionnaires de la Compagnie. Trois assemblées générales ou cours de propriétaires furent tenues à peu d’intervalle l’une de l’autre. Dans la dernière cette résolution fut prise : « C’est le désir de la Cour générale que lord Clive soit prié d’accepter la présidence du Bengale et le commandement des forces militaires de la Compagnie. » Clive, présent à la réunion, répondit : « Que si la cour des directeurs était aussi bien disposée pour lui qu’il l’était à son égard, il n’avait aucune objection pour décliner cette commission ; mais que, jusqu’à ce qu’il sût à quoi s’en tenir à cet égard, il priait l’honorable assemblée de vouloir bien le dispenser