Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/418

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par les employés de la Compagnie en résidence à Calcutta ; on les envoya à ceux qui s’en trouvaient absents, ainsi qu’aux divers détachements de troupes. Les officiers de l’armée signèrent tous, à une singulière exception près, celle du général Carnac. À la vérité, quelques semaines après le général se rendit à Calcutta et signa sans difficulté : il s’était donné le temps de recevoir de l’empereur, en sûreté de conscience, 2 lacs de roupies. Le nabob était au fond du cœur ennemi de Mahomet-Reza-Khan, qui lui avait été imposé par les Anglais ; il crut voir dans les nouvelles instructions de la Compagnie au sujet des présents une occasion favorable de s’en débarrasser. Il l’accusa d’avoir dépensé, à la mort de Jaffier, 20 lacs de roupies pour se maintenir dans son poste ; il ajoutait que des membres du conseil avaient participé à ces largesses, ce qu’il peignait comme une dilapidation de ses propres trésors. L’accusation du nabob fut traitée avec grande importance : Clive ordonna une enquête. Comme on prétendait que des menaces avaient été faites pour extorquer ces présents, les preuves en furent soigneusement recherchées. Les membres du conseil nièrent solennellement d’avoir eu recours à aucun moyen d’intimidation. Ils furent contredits non moins formellement par un certain nombre d’indigènes appelés en témoignage. Le mensonge est une habitude familière à ces derniers ; les Anglais avaient un intérêt majeur à repousser l’accusation ; aussi l’enquête laissa-t-elle la chose plus douteuse