Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/424

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ce qui était plus important, il accordait encore à la Compagnie la dewany, ou ferme générale des revenus territoriaux et impôts de toutes sortes, des trois provinces de Bengale, Bahar et Orissa. C’était la plus importante de toutes les concessions qui eussent encore été faites à des Européens par la cour du grand Mogol.

Nous venons de dire en quoi consistait la dewany ; on appelait dewan l’officier qui était revêtu de ces fonctions. Le dewan soldait toutes les dépenses de l’armée, de l’administration, et tenait compte à l’empereur de sa part des revenus de la province. Dans toutes les provinces il y avait un dewan, aussi bien qu’un nabob ; seulement, dans ces dernières années, les nabobs du Bengale, profitant de l’anarchie et de la confusion qui régnaient dans l’empire, avaient réuni à leurs propres fonctions celles du dewan. Mais ce qui rendait surtout fort importantes les fonctions de dewan, c’était la constitution même de la propriété dans l’empire mogol à cette époque. L’empereur était le propriétaire légal de toutes les terres de l’empire ; le dewan, le représentant sous ce rapport, distribuait ces terres aux zemindars, qui les subdivisaient ensuite entre des cultivateurs de leur choix ; le dewan touchait des zemindars le prix du fermage des terres, dont il tenait ensuite compte à l’empereur, après avoir soldé toutes les dépenses de l’armée et de l’administration. Le dewan avait de même la ferme générale de tous les impôts, droits de douane, etc. ; c’est à lui qu’appartenaient