Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/464

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ces derniers avaient récemment essayé de s’en emparer.

Le colonel Smith, dès qu’il eut des soupçons de la défection du subahdar, s’en était séparé. Mahomet-Ali instruit de la trahison du nizam, avait vivement engagé la présidence à l’attaquer avant qu’il se fût réuni aux Mysoréens : cet avis fut négligé. Le colonel Smith, dans sa marche sur Changamal, fut attaqué par les forces réunies des nouveaux alliés. Cette attaque fut vigoureusement conduite par Hyder : on le vit plusieurs fois charger les lignes anglaises à la tête de sa cavalerie ; elle dura plus d’une heure, mais échoua devant le bon ordre que Smith sut maintenir dans sa petite troupe. Toutefois, en raison de l’infériorité de ses forces, Smith se vit dans l’obligation de battre en retraite ; il marcha trente-six heures sans s’arrêter et sans prendre de nourriture, pour gagner Trinomaly ; il s’enferma dans ce fort, d’où il put voir l’armée mysoréenne ravager à loisir, par le fer et le feu, les campagnes d’alentour. À la vue de ce spectacle, et quoique son infériorité numérique lui imposât la loi d’une grande prudence, Smith sortit de Trinomaly, prit d’abord position sous les murailles mêmes du fort, puis s’avança vers le nord, à 15 milles environ. Hyder, maître de la campagne, détacha 5,000 chevaux, qui, sous les ordres de son fils Tippoo-Sahëb, atteignirent jusqu’aux murailles de Madras. La place était presque sans défense : les continuels renforts envoyés par la présidence à