Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/481

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en 1766 leur dividende de 6 à 10 p. 100. La masse de la nation partageant les mêmes idées, les fonds de la Compagnie montèrent rapidement : ils s’élevèrent jusqu’à 263, ce qui fit que les propriétaires sollicitèrent avec plus d’instance que précédemment un nouvel accroissement de dividende. Les directeurs se défendirent aussi long-temps qu’ils purent contre cette nouvelle prétention : en ce moment même, ils étaient obligés d’emprunter de l’argent à de forts intérêts. Malgré leur résistance, l’assemblée des propriétaires n’en vota pas moins, pour l’année 1767, un dividende de 12 1/2 p. 100, mesure qui éveilla enfin l’attention du public, du ministère et du parlement. Le ministère la condamna, et le parlement nomma une commission pour s’enquérir des affaires de l’Inde. La première question dont cette Compagnie dût s’occuper fut de déterminer les rapports qui devaient exister entre le gouvernement général du pays, c’est-à-dire entre l’État, et les contrées conquises dans l’Inde ; en d’autres termes, à qui en appartiendrait la souveraineté, de l’État, ou de la Compagnie. Les uns (adversaires de la Compagnie) disaient : C’est une maxime sage, ancienne, irrécusable, que la souveraineté d’aucun pays ne saurait appartenir à des sujets, à des particuliers, mais seulement à une nation ; les plus fortes considérations d’intérêt, d’ordre, même de morale publique, viennent à l’appui du principe. Les autres (partisans de la Compagnie) en appelaient à la sainteté du droit