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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/487

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Compagnie ne nous permet pas d’accepter des billets considérables tirés sur nous de nos établissements de l’Inde. En conséquence, nous vous donnerons l’autorisation d’emprunter, à tant ou tant d’intérêt par an, les sommes dont vous pourriez avoir besoin ; elles seront remboursées à la fin de l’année, ou du moins aussitôt que l’état de nos affaires nous le permettra. » La somme jusqu’à laquelle les directeurs autorisaient à tirer des billets était de 70,000 livres sterling pour l’année 1769. Le résultat produit par cette mesure fut que les personnes qui voulaient faire passer leur argent en Europe l’échangèrent contre des billets des Compagnies hollandaise et française ; et ces établissements, alors fort inférieurs en importance à ceux des Anglais, se trouvèrent tout-à-coup gorgés d’argent, tandis que ces derniers ne pouvaient s’en procurer à aucun prix. Les Français et les Hollandais, par la constitution de leurs Compagnies, se trouvaient en mesure de profiter de ces circonstances. Ces Compagnies étrangères étaient alors purement commerciales ; tout l’argent qu’elles recevaient dans l’Inde était employé à l’achat de marchandises ; ces marchandises, promptement expédiées en Europe, se trouvaient vendues avant l’échéance des billets, dont le montant était payé par le prix de cette vente. La Compagnie anglaise était au contraire un corps politique aussi bien qu’une association commerciale ; l’argent qui lui était confié dans l’Inde était immédiatement employé à des dépenses de