Aller au contenu

Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/500

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les Mahrattes, après avoir ravagé à loisir le pays qu’ils avaient envahi, traversèrent le Gange au commencement de la saison des pluies, et se retirèrent volontairement. Les Rohillas sollicitèrent vivement le visir de conclure avec les Mahrattes un arrangement qui pût prévenir leur retour ; le visir n’en fit rien, et, les pluies passées, ceux-ci rançonnèrent de plus belle le Rohilcund. Après l’expédition contre Zabita-Khan, l’empereur était retourné à Delhi, nourrissant des craintes perpétuelles contre ses alliés les Mahrattes ; de leur côté, ces derniers, n’ayant plus rien à tirer de l’empereur, n’avaient pas perdu de temps pour entrer en rapport avec Zabita-Khan. Ils prirent avec ce dernier non seulement l’engagement de lui faire restituer son territoire, mais encore de lui faire obtenir de l’empereur la dignité d’Ameer-al-Omrah que son père avait possédée. L’empereur, blessé dans sa fierté, ne voulut point accorder ce titre ; les Mahrattes marchèrent aussitôt sur Delhi, contre ce souverain qu’eux-mêmes y avaient amené. Shah-Alaum retrouvant quelque énergie, vigoureusement et fidèlement secondé par Nujeef-Khan, fit des préparatifs de résistance ; mais les Mahrattes lui étaient de beaucoup supérieurs en nombre, et, obligé de céder à sa mauvaise fortune, il ouvrit les portes de sa capitale. Une année, jour pour jour, s’était écoulée depuis que ces mêmes Mahrattes, alors ses alliés, ses soutiens, y étaient entrés pour le replacer sur le trône impérial. Dès ce