Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/54

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était de le garder auprès de lui avec ses troupes. Le nabob, en l’écoutant, se montra ébranlé, indécis ; mais ses conseillers lui mirent de nouveau sous les yeux le danger de se brouiller avec les Anglais victorieux. Il persista dans le parti de renvoyer les Français. Il dit à Law : « S’il arrive quelque chose de nouveau, je vous enverrai chercher. — M’envoyer chercher ! répondit ce dernier, que votre altesse soit assurée que nous nous sommes vus pour la dernière fois. » Le corps français commandé par Law était composé de 100 Européens, 60 Cipayes, 30 chariots et 4 éléphants. Ils partirent le 16 avril de Cossimbuzar, et Clive les fit poursuivre par un détachement. Au lieu de ramener les troupes à Calcutta, il avait pris position avec elles dans la plaine de Hoogley, d’où il lui était facile de surveiller tous Les mouvements du nabob et de le tenir en respect. Sous des apparences de bonne amitié entre le nabob et les Anglais, une dernière crise ne pouvait manquer de devenir bientôt inévitable. Le nabob n’attendait qu’une occasion d’expulser des étrangers qui, s’établissant dans ses propres États sans son consentement, y étaient en réalité plus puissants que lui-même. Les Anglais commençaient à comprendre qu’il n’y avait pas de sécurité possible pour eux tant qu’un prince ayant de semblables dispositions à leur égard demeurerait sur le trône.

Suraja-Dowlah avait, soit dans le peuple, soit dans l’armée, de nombreux ennemis. De grands