Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/83

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venir d’un bienfaiteur commun devrait, ajoutait-il, servir à entretenir la paix et l’union entre lui et Meer-Jaffier. Ayant appelé un brahme, il plaça la main sur le pied de ce dernier, formule redoutable de serment chez les Indous, et, en présence d’une multitude de spectateurs, prêta solennellement serment de fidélité au nouveau nabob. Les envoyés de Meer-Jaffier qui se trouvèrent avec le major Coote lui retournèrent le compliment. La main sur le Coran, en leur nom et en celui de Meer-Jaffier, ils jurèrent paix et amitié à Ramnarain. Aucune des deux parties n’était dupe de la sincérité de l’autre ; mais les uns et les autres, ayant besoin de gagner du temps, se prêtaient de bonne grâce à cette comédie. Le major Coote se mit aussitôt en route pour Moorshedabad ; le détachement qu’il commandait fut stationné à Cossimbuzar ; le reste de l’armée prit ses cantonnements à Chandernagor, dont la situation est plus saine que celle de Calcutta.

Le lendemain de l’arrivée de Coote, Clive quitta Moorshedabad pour retourner à Calcutta, où sa présence était devenue nécessaire pour consolider son ouvrage. Dans les événements qui venaient de se passer, et qui avaient changé la face du Bengale, Clive avait joué le rôle principal ; à peine avait-il trouvé quelque secours et quelque appui dans les autres membres du gouvernement. L’amiral Watson n’avait voulu prendre aucune part active à la dernière révolution ; le conseil de Calcutta en déclinait la responsabilité. Ainsi abandonné à lui-même,