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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/102

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quand elle décidera du mien, qu’elle n’oublie pas son propre honneur. »

Le 2 mai, certains témoignages furent entendus sur la motion de Burgoyne ; celui de Clive fut lu à la barre. Lui-même présenta quelques observations qu’il termina par ces mots, « Je le répète, prenez ma fortune, laissez-moi l’honneur ; » et, après ces paroles, sortit immédiatement de la chambre. Quoique concernant très directement Clive, les trois propositions de Burgoyne étaient pourtant conçues en termes généraux ; à l’occasion de quelques abus incontestables, ces propositions énonçaient certains principes ; elles en tiraient certaines conséquences également générales. Les rapports des comités avaient révélé à la chambre une multitude d’actes d’oppression commises dans l’Inde ; et elle avait saisi cette occasion de manifester son mécontentement ; aussi s’était-elle laissé facilement persuader d’acquiescer aux résolutions des comités. Mais lorsque le colonel Burgoyne quitta les généralités pour s’adresser à l’individu, à celui qu’il désignait comme le principal coupable, la question fut changée. La chambre sentit la nécessité d’agir avec une prudente réserve. Les sentiments généreux qui, dans le premier cas, étaient en faveur de la motion, la désertèrent pour se ranger du côté de Clive. Un méticuleux examen des faits allégués, de la conduite et du caractère de celui-ci, devint nécessaire ; de cet examen il résulta que l’accusation était vague, défectueuse,