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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/117

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mêlait familièrement aux soldats, et partageait leurs fatigues. Il portait son habit d’uniforme, était toujours à cheval, jamais à palanquin ; sa table était largement servie, mais sans recherche et sans luxe. Le plus souvent il marchait à la tête de la colonne avec ses aides-de-camp, ou bien s’en allait galopant à droite et à gauche. Il était susceptible d’amitié ; on remarque que parmi ses nombreux amis il n’en perdit jamais un seul ; en même temps il était ennemi implacable, ne cédant ni ne revenant jamais. Il était recherché pour la toilette aussitôt qu’il était en ville ; quelques lettres de lui à Orme l’historien, au sujet de commissions de vêtements qu’il lui avait données, ne feraient pas honte à un fashionable de West-End. Il était courtisan assidu. De sa personne, lord Clive n’était ni grand, ni petit, toutefois plutôt au-dessus qu’au-dessous de la taille moyenne. Toute sa contenance inclinait à la tristesse ; des sourcils épais, qui lui recouvraient une partie des yeux, répandaient sur tout son visage une expression de tristesse et de mélancolie. Toutefois, bien que réservé avec les étrangers, au milieu d’amis intimes il était gai, plaisant, aimait le franc rire et la grosse joie. À sa mort, il était lord lieutenant des comtés de Salop et de Montgomery, major-général au service de la Compagnie, et représentant de la ville de Shrewsburry ; il était aussi membre de Société royale, et (trait caractéristique des mœurs anglaises) venait de recevoir le titre de docteur en droit.