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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/141

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lettres du phousdar sont examinées, on interroge deux témoins, lui-même est mandé ; d’abord il s’excuse, diffère de paraître en présence du conseil, refuse de déposer sous serment, alléguant que c’est une sorte de dégradation pour les personnes de son rang. Hastings l’encourage dans ce scrupule ; la majorité s’en offense et destitue le phousdar de son office qu’elle confère à un autre, mais seulement aux appointements de 36,000 roupies. Mais une accusation en appelle une autre. Le 2 mai 1775, M. Grant, résident à Moorshedabad, transmet au conseil une série de comptes relatifs aux affaires du nabob, comptes qu’il tenait d’un indigène alors à son service après avoir été employé long-temps dans les finances du nabob : il paraissait par ces comptes que Munny-Begum, depuis sa nomination à la surintendance des affaires et de la personne du nabob, avait reçu 967,693 roupies qui ne se trouvaient portées sur aucun état de dépenses. Le chef des eunuques de la Begum, apprenant que ces papiers se trouvaient dans les mains de celui qui les livrait aux Anglais ; avait fait plusieurs démarches pour les ravoir. Il n’avait épargné dans ce but ni caresses, ni promesses. Il lui offrait les plus grands avantages pour retourner au service de la Begum. De nombreuses démarches avaient été de même tentées auprès de M. Grant pour en obtenir la restitution de ces papiers. En raison de toutes ces circonstances, la majorité les jugea dignes de créance ; elle prit la résolution d’envoyer à Moorshedabad, pour