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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/155

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siers, en tout 2,500 hommes, sous le commandement du colonel Keating. L’armée des ministres (mutseddies) était fort supérieure en nombre ; Ragobah n’en marcha pas moins à sa rencontre. Après quelques escarmouches insignifiantes, les Anglais résolurent de se diriger au midi, de manière à pénétrer dans le Deccan ; ils se proposaient d’arriver à Poonah avant la saison des pluies. L’ennemi ayant deviné cette intention, dévasta le pays, incendia les villages et détruisit les sources. Prenant ensuite l’offensive, il attaqua vivement le détachement anglais, qui soutint ce choc avec une grande bravoure ; par malheur, un des officiers de Ragobah le trahissant, donna passage à une partie de la cavalerie ennemie dans l’intervalle qui séparait les lignes de Ragobah de celles des Anglais. À cette vue, une compagnie de grenadiers commença son mouvement de retraite, et cet exemple fut suivi par le reste de ses troupes. Les Anglais, un moment ébranlés, se rallièrent promptement ; par le feu de leur artillerie, ils tinrent l’ennemi éloigné, et, grâce à leur inébranlable fermeté, demeurèrent maîtres du champ de bataille. À la vérité ils avaient perdu 7 officiers, 80 Européens et 200 Cipayes, ce qui était payer la victoire en quelque sorte plus qu’elle ne valait ; le manque de cavalerie les empêchait d’en profiter en poursuivant l’ennemi. Au passage de la rivière de Nerbudda, ils attaquèrent de nouveau et avec succès l’arrière-garde des ministres ; mais l’indiscipline et la sédition se montrèrent