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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/161

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ses geôliers. Déclarant qu’il n’accepterait jamais ces conditions, Ragohah demanda à la Compagnie un asile à Bombay ; il lui fut accordé. Cette grâce irrita les ministres, qui s’en plaignirent au conseil suprême avec menaces ; la majorité les crut disposés à rompre le traité, à recommencer la guerre ; elle s’en effraya. Après longues délibérations elle passa un vote de condamnation sur l’offre de protection faite à Ragobah par la présidence de Bombay ; elle défendit de la recevoir dans aucun des établissements de la Compagnie. Celui-ci prit alors le parti de se retirer à Surate, avec 200 soldats qui lui étaient restés fidèles. À son tour, la présidence de Bombay n’épargna pas d’amères objections à ce traité ; à l’entendre, la concession des Mahrattes par rapport à Baroah était illusoire, car ils abandonnaient un droit qu’ils n’avaient pas ; le territoire cédé n’étant point un jaghire, c’est-à-dire une terre déchargée de tout tribut à l’égard des Mahrattes, ne serait autre chose qu’une source de guerres et de troubles ; enfin, l’abandon de la province de Guzerate était un acte de faiblesse qui donnerait au Guicaswar un intérêt à méconnaître, à abandonner son droit. Par toutes ces considérations, la présidence de Bombay déclarait ce traité contraire à la réputation, à l’honneur, aux intérêts de la Compagnie. Après des délais assez considérables, le traité fut pourtant signé, et transmis par le colonel Upton à Calcutta.

La situation de l’empereur et celle des chefs voi-