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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/17

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manière formelle de cesser les hostilités aussitôt qu’il y aurait chance probable de conclure la paix. Au moment où, dans le camp anglais, tout était déjà prêt pour l’assaut, Omdut-al-Omrah s’avisa de demander au général Smith si la chute de la place était assurée. Le général, homme d’une grande modération, craignant de faire une fanfaronnade, répliqua par excès de défiance de lui-même et de ses troupes : « Je ne peux pas répondre de prendre la place, mais seulement de faire tous mes efforts pour cela. » D’un autre côté, Omdut-al-Omrah avait récemment appris que le butin fait dans les places conquises appartenait de droit aux soldats victorieux ; il voulut racheter à son profit le pillage de Tanjore ; mais la somme qu’il proposait ne fut pas agréée par le général, qui la trouva trop peu considérable. Ce motif l’engagea à reprendre les négociations avec plus d’empressement que jamais, et bientôt un traité de paix fut signé entre lui et le rajah ; traité où il trouvait cet avantage de faire racheter fort cher au rajah le pillage, et de ne rien donner aux soldats ou du moins de ne leur accorder qu’une indemnité qu’il fixerait lui-même ; les soldats cesseraient effectivement d’y avoir positivement droit, puisqu’ils ne se seraient pas emparés d’assaut de Tanjore. La paix fut ainsi signée tout-à-coup, à l’insu du général et sans la garantie de la Compagnie, qui, après avoir fait les frais de la guerre, demeurait comme étrangère à sa conclusion. La présidence de Madras, en apprenant cette