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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/176

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naires publics. De son côté, lord Pigot réunit la partie du conseil qui lui est dévouée, et qui vote la suspension de tous les membres qui ont signé la protestation. La majorité, loin de s’effrayer ou de demeurer en arrière, répond en se déclarant investie de tous les pouvoirs du gouvernement ; elle fait plus : elle prend la résolution de faire arrêter lord Pigot, et, au défaut de sir Robert Fletcher, alors malade, donne le commandement des troupes au colonel Stuart. Ce dernier est chargé de s’assurer de la personne du président. Cachant ce projet, Stuart se rend à une maison de campagne de ce dernier ; il déjeune, dîne, passe la journée avec lui au jeu et en conversation. Le soir venu, Pigot offre à son hôte de le reconduire dans sa voiture à Madras, et l’engage à souper ; le colonel accepte, mais il avait fait ses dispositions. Par ses ordres un détachement de troupes était embusqué auprès de Madras. Pigot fut arrêté avant d’être rentré dans son hôtel, et renfermé dans la prison du Mont.

La majorité, ayant pris dès lors le gouvernement, invita l’amiral à se rendre auprès d’elle, c’est-à-dire du conseil ; elle voulait l’instruire des circonstances extraordinaires dans lesquelles on se trouvait. L’amiral demanda une copie de la proclamation du conseil et de l’acte constitutif du gouvernement de Madras. Le 27, il écrivit au conseil pour lui témoigner son étonnement et sa douleur de ce qui s’était passé. D’ailleurs l’amiral concluait par la dé-