Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/19

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de solennité, en présence de toutes les troupes sous les armes. Le 1er octobre, après avoir donné au conseil l’assurance de tout son empressement à le servir dans ses affaires, il mit à la voile et se retira à Trincomalee ; de là il dépêcha un vaisseau pour aller reconnaître une flotte française, assez considérable, en ce moment à l’île de France, Au commencement de décembre, le conseil, ayant quelques raisons d’appréhender une invasion des Mahrattes dans le Carnatique, concentra ses troupes ; le nabob non seulement se montra opposé à cette mesure, mais ne cessa de presser le conseil de contracter avec les Mahrattes une alliance offensive contre Hyder. Le président ne coûtait pas ce projet et d’ailleurs le manque d’argent pour mettre l’armée en campagne eût seul suffi à le faire avorter. Le nabob s’adressa à l’amiral sir Robert : il lui représenta les avantages qu’il comptait retirer d’une alliance avec les Mahrattes, l’impossibilité où il se trouvait d’acquitter sa dette à l’égard des Anglais si cette ressource venait à lui manquer. Il en appelait à la bienveillance du roi d’Angleterre, à la protection qu’elle lui donnait droit d’attendre de son véritable représentant. L’amiral, entrant dans les vues du nabob ainsi que l’avait fait Sir John Lindsay, en écrivit en conseil : il peignait les Mahrattes rassemblent sur la frontière une immense armée, au moment d’entrer dans le Carnatique : « Il n’y avait pas de temps à perdre, disait-il, pour traiter avec eux : c’était à ce prix qu’il y avait possibilité de conserver la