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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/213

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cordes ; les Cipayes s’y élancent avec une admirable intrépidité. La garnison s’assemble et tente de résister, mais elle est bientôt mise en fuite par le feu des assaillants et ne tarde pas à opérer sa retraite par le côté opposé ; et les Anglais, dont le nombre s’accroît incessamment, demeurent enfin les maîtres de cette forteresse si renommée. Les Mahrattes, auxquels cette victoire semble miraculeuse, sont frappés de terreur ; ils abandonnent en toute hâte les pays environnants.

Sir Thomas Rumbold prit les rênes du gouvernement de Madras en février 1778 ; il procéda sans retard à un ensemble de mesures singulièrement entachées d’avidité, de vénalité. Le comité de circuit, qui avait commencé ses fonctions peu de jours après la déposition de lord Pigot, était alors en tournée, occupé de ses enquêtes. Dès le 24 mars, sir Thomas fit dans le conseil la remarque que, en raison du petit nombre des conseillers, il n’était nullement avantageux au service d’en tenir quelques uns hors de Madras pour ce comité. Il proposait de charger les zemindars du travail confié par la cour des directeurs au comité de circuit, de le supprimer, et, en revanche, d’obliger les zemindars à se rendre tous les ans à Madras ; le gouvernement aurait alors réglé directement avec ces derniers la quotité des rentes, les conditions des baux, etc. La proposition de sir Thomas fut goûtée par le conseil ; mais elle jeta les zemindars dans une extrême consternation. En général, les zemindars étaient