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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/215

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frère, était subtil, patient, plein d’intrigue, de ruse ; rien ne pouvait l’arrêter dans la poursuite de ses projets ; plusieurs actions criminelles lui étaient reprochées ; il s’était peu à peu emparé du pouvoir qui, de droit, appartenait à Vizeram-Raz. Par ses machinations, il avait encore fait priver récemment de son emploi un certain Jaggernaut-Raz, un de leurs parents allié par mariage avec le rajah, qui se trouvait chargé, en qualité de dewan, des détails financiers du gouvernement. Avant l’arrivée de sir Thomas Rumbold, le conseil avait déjà fait solliciter plus d’une fois Vizeram-Raz de se rendre à Madras : il s’était excusé sur le dommage que son absence ne pouvait manquer de faire à ses affaires ; il offrait de subir toute condition raisonnable qui lui serait imposée. Il se plaignait de son frère, qui, disait-il, machinait sa ruine. Sur l’appel fait aux zemindars, Sitteram-Raz se rendit avec empressement à Madras ; il afferma des terres considérables, et, de plus, sut se faire nommer par la présidence à l’emploi de dewan du rajah. Cette mesure provoqua des plaintes amères et d’instantes réclamations de la part de ce dernier ; la présidence persista. Le rajah écrivit : « Je me regarde comme dépouillé de tout pouvoir en voyant que le conseil m’oblige à agir contre ma ferme détermination, et à faire une chose dont le résultat doit être la ruine de mon pays. » Davantage que le conseil crut voir à se servir d’un homme dont l’habileté était connue lui fit repousser ces plaintes. Le conseil fit plus