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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/220

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recruté çà et là de déserteurs de toutes les nations.

Dans le mois de juillet, une nouvelle conférence eut lieu entre M. Holland et le nizam. Le premier demandait que le nizam renonçât à 5 lacs de roupies au paiement desquels la Compagnie s’était engagée en échange des circars du nord. Ces 5 lacs étaient déjà dus depuis deux ans ; mais la Compagnie, alléguant tour à tour ou la présence du corps français au service du nizam, ou l’épuisement de ses propres finances, n’en avait encore rien payé. À cette proposition, le nizam, déjà mécontent de tous ces retards, se laisse aller à toute sa colère. Puisque les Anglais avaient résolu de ne pas observer le traité, de son côté il allait, disait-il, se préparer à la guerre. M. Holland, qui, d’après ses instructions, devait communiquer avec le conseil suprême du Bengale, se hâta de lui faire connaître l’état des choses ; il envoya copie de sa correspondance avec la présidence de Madras. Le conseil suprême écrivit sur-le-champ au nizam : il lui donna l’assurance des dispositions pacifiques des-Anglais, l’engagea à ne pas donner une importance exagérée à une fausse interprétation du traité, interprétation qui n’appartenait qu’à la seule présidence de Madras. L’ordre de suspendre les négociations arrivait en même temps à M. Holland. Le conseil suprême, en termes très mesurés, s’efforça de faire comprendre à la présidence de Madras, que sa conduite sortait des bornes de la prudence et de la modération. Le nizam accepta cordia-