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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/24

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seil repoussa l’insinuation contenue dans ces paroles avec une extrême vivacité. Sir Robert n’en persista pas moins dans sa résolution de traiter avec les Mahrattes ; le conseil, que la cour des directeurs avait récemment engagé à garder une stricte neutralité, continua à repousser obstinément ce projet d’alliance. Sir Robert proposa donc aux Mahrattes, au nom du roi d’Angleterre, une cessation d’hostilités entre eux, les Anglais et le nabob du Carnatique, jusqu’au moment où le bon plaisir de Sa Majesté serait connu ; les Mahrattes acceptèrent, et sir Robert se hâta d’en donner avis au conseil, qui reçut cette communication avec courtoisie ; toutefois ; la mésintelligence, qu’on aurait pu croire un moment assoupie, éclata bientôt avec plus de vivacité que jamais. L’amiral réclama plusieurs déserteurs des troupes du roi qui s’étaient enrôlés dans celles de la Compagnie ; une correspondance s’engagea à ce sujet entre lui et le conseil ; quelques paroles assez vives furent échangées. L’amiral, sur les représentations du conseil, finit par se désister ; mais ce ne fut pas sans caractériser la conduite du conseil d’injustice flagrante et diabolique (Diabolically mischievous and flagrantly injust). Et, comme représailles, le conseil se refusa pour l’avenir à toute nouvelle communication avec sir Robert. L’amiral s’embarqua pour Bombay le 7 octobre 1772. Il ne prit pas congé du président. De son côté, ce dernier s’abstint de l’accompagner sur le rivage, et supprima le salut du fort et de la ville. Avec sir Robert