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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/244

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anglais se trouvèrent donc réunis. Comme une partie de l’armée mysoréenne avait été defaite peu de jours auparavant par le corps de Baillie tout seul, l’alarme fut dans le camp des Mysoréens. Hyder hésita long-temps s’il n’effectuerait pas sa retraite ; l’arrivée du général sir Hector Munro pouvait, en effet, le mettre d’un moment à l’autre dans une situation fort critique. Ses espions lui apprennent alors l’immobilité du général Munro à Conjeveram ; ils affirment que l’armée anglaise fait toutes ses dispositions pour demeurer en ce lieu. D’abord il ne veut donner aucune créance à ce récit ; il en est de même des officiers français à son service : cette conduite du général anglais leur semble tellement invraisemblable, qu’ils s’arrêtent à la supposition que les espions lui sont vendus et font de faux rapports. Toutefois Hyder se mit en mesure de profiter au besoin de la circonstance. Le détachement de Baillie avait à traverser une portion de route difficile : il place son artillerie de manière à l’enfiler ; il range la meilleure partie de son infanterie derrière un bois qui borde la route ; il répand sa cavalerie irrégulière dans la direction de Conjeveram, dans le but de surveiller les mouvements et d’attirer l’attention du corps principal de l’armée anglaise. Lui-même, à la tête de la meilleure partie de ses troupes, se dispose à seconder cette attaque. Entre huit et neuf heures du soir Baillie se met en mouvement ; à dix heures son arrière-garde reçoit quelques coups de canon ; le