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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/298

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pas chose dont pût s’arranger un homme du rang et des prétentions de Macartney. Au moyen de formes aimables et polies, il parvint néanmoins à cacher long-temps tout ce que cette situation avait de désobligeant ; mais, comme il avait manifesté sa ferme résolution de s’emparer de Negapatam malgré l’avis de Coote et en se passant de sa coopération, dès ce moment ce dernier ne garda plus de mesure, refusa de se rendre aux séances du conseil, et censura toutes les mesures qu’on y prenait. Bien plus, il écrivit au gouverneur-général pour réclamer des pouvoirs tout-à-fait indépendants, annonçant sa résolution de quitter le commandement s’ils ne lui étaient pas accordés. De son côté, le gouvernement de Madras se plaignait des dépenses de l’armée qui le ruinaient, et sur lesquelles la jalouse autorité du général ne lui laissait aucun contrôle. Lord Macartney comprenait cependant de plus en plus les avantages, ou, pour mieux dire, la nécessité de l’union pour le bien du service ; il avait une profonde estime pour la réputation, la gloire de Coote, et beaucoup de déférence pour son âge ; il n’avait aucune idée de songer à le dépouiller de son autorité. Loin de là, long-temps il s’étudia à demeurer en bons termes avec lui, à force de politesse et de courtoisie. À cette époque, écrivant à un de ses amis, il parlait ainsi du général : « Je ne relève jamais aucune des expressions offensantes qui se trouvent dans ses lettres ; en vérité, je le courtise comme une maîtresse, je