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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/309

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pagnie ; que, sous aucun prétexte, personne ne serait autorisé à se mêler de son gouvernement. Le droit de frapper monnaie et celui de justice criminelle lui furent accordés, comme la sanction et la garantie de la souveraineté indépendante que le gouvernement du Bengale consentait alors à lui conférer. On alla plus loin encore : dans le-but d’éviter jusqu’à la moindre apparence de sujétion, il fut convenu que le tribut dû par le rajah serait payé à Calcutta, non à Benarès, où il aurait fallu avoir un agent dont la tendance eût toujours été, là comme partout, d’empiéter sur l’autorité du prince. L’arrangement agréé avec ces conditions, le rajah continua long-temps de payer son tribut avec une exactitude fort rare dans l’histoire de l’Indostan. Toutefois, le rajah ne demeurait pas spectateur passif et désintéressé des querelles qui agitaient le conseil suprême. Au moment où la guerre civile était sur le point d’éclater à Calcutta, à l’occasion de la résignation de Hastings niée par ce dernier, soutenue valable par ses adversaires, le rajah accrédita un agent auprès de ces derniers. Cet agent ne parvint pas à sa destination. Arrivé à Moorshedabad, il apprit le dénouement de l’imbroglio, il s’arrêta, et attendit de nouveaux ordres du rajah, qui effectivement le rappela. Cette démarche demeura gravée dans l’esprit du gouverneur-général ; le temps s’écoula sans l’en effacer.

En 1778, au moment où la nouvelle de la guerre avec la France se répandit à Calcutta, le gouver-