Aller au contenu

Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/336

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La prise de Pondichéry décida le ministère français à envoyer dans les mers de l’Inde une expédition considérable. Au commencement de l’année 1781, une escadre composée de 5 vaisseaux et de quelques frégates, avec un corps de troupes de débarquement, mit à la voile du port de Brest ; elle était commandée par le bailli de Suffren. À la même époque, une expédition se préparait dans les ports d’Angleterre contre le cap de Bonne-Espérance. La prise de cette riche colonie était d’autant plus désirable pour le ministère anglais, qu’il était probable qu’elle ne tarderait pas à être suivie de celle de Batavia et de Ceylan. La Hollande, en ce moment dépourvue de vaisseaux, en avait appelé à la France pour la défense du cap de Bonne-Espérance : elle lui avait demandé d’y envoyer une garnison de troupes françaises, qu’elle prendrait à sa solde. L’escadre anglaise, sous les ordres du commodore Johnston, destinée à l’entreprise sur le cap, était alors en relâche dans la baie de Praya, dans l’île de San-Yago, une des îles du cap Vert, appartenant aux Portugais ; le besoin de faire de l’eau et de prendre des vivres frais l’avait forcée de s’arrêter en ce lieu. En apprenant cette nouvelle, le bailli de Suffren forme aussitôt le projet d’attaquer les Anglais. Il donne à un convoi qu’il accompagnait l’ordre de continuer sa route, force de voiles, entre dans la baie ; faisant alors le signal au reste de l’escadre d’imiter sa manœuvre, il se dirige sur le vaisseau amiral anglais, arrive à petite portée de canon,