Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/342

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de 1,500 indigènes et de 300 hommes de cavalerie indigènes aussi, était chargé de couvrir Tanjore. Il avait pris position dans une plaine au bord du Coleroon, à 40 milles de la capitale de ce nom : son camp était protégé par plusieurs cours d’eau ; d’ailleurs il se croyait trop éloigné de l’ennemi pour en avoir quelque chose à craindre. Tout-à-coup, au milieu de la plus profonde sécurité, il se voit entouré de la cavalerie et bientôt de l’infanterie mysoréenne. Tippoo accourait, à la tête de 10,000 cavaliers, d’autant de fantassins, avec 20 pièces d’artillerie, ayant de plus un corps européen de 400 hommes sous le commandement de M. de Lally. Brathwait essaie de gagner Tanjore, mais ce projet est deviné et déjoué par Tippoo. Brathwait, homme de courage et de tête, d’un sang-froid remarquable, ne songe plus qu’à faire une vigoureuse résistance : du 16 au 18 février, entouré de tous côtés par un ennemi vingt fois plus nombreux, il en repoussa toutes les attaques. Cette petite troupe formée en carré, son artillerie aux angles, semblait une forteresse inexpugnable. Les boulets de Tippoo faisaient bien çà et là quelques brèches, mais immédiatement comblées ; vingt fois la cavalerie mysoréenne se rua, sans les ébranler, contre ces murailles vivantes. Quelquefois Tippoo la conduit lui-même, le sabre en main ; d’autres fois, courant de toute la vitesse de son cheval derrière les rangs, il tue de sa propre main ceux qui demeurent en arrière. Lorsque la mitraille et la mousqueterie