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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/356

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mettre à exécution divers projets de réforme des dépenses militaires devenues trop considérables : il leur fut encore loisible de tirer un meilleur parti des troupes en les établissant dans des positions plus avantageuses. Un détachement de 400 Européens fut envoyé renforcer l’armée de Bombay ; un autre de 800 dans les circars du nord ; enfin, 500 hommes allèrent renforcer la garnison de Negapatam. Mais la situation déplorable des Anglais se trouva heureusement ignorée de leurs ennemis ; les frégates françaises en croisière pour s’emparer des convois n’eurent pas l’idée de reconnaître la situation de Madras à ce moment. Bientôt après, de nombreux secours, des approvisionnements considérables lui arrivèrent du Bengale et des circars du nord. Enfin, un événement d’une importance bien autre acheva de faire triompher la fortune des Anglais : Hyder-Ali mourut d’un cancer au dos. On cacha quelque temps sa mort ; les médecins qui le pansaient continuèrent à se rendre dans sa tente avec la même assiduité, et répandirent sur son compte des nouvelles variées. Il s’agissait de donner à Tippoo, qui alors se trouvait à la tête d’un corps d’armée séparé, le temps d’arriver.

Hyder avait alors quatre-vingts ans ; né dans une humble situation, il mourait souverain d’un vaste empire. Né avec le triple génie de la politique, de la guerre et de l’administration, il fut, après Dupleix, l’obstacle le plus sérieux que rencontra dans l’Inde la puissance anglaise. Nul n’égala sa dextérité