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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/364

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puis se dirigea vers une passe très importante appelée Husseingurry-Ghaut, au haut de laquelle se trouvait un petit fort susceptible d’une vigoureuse défense. Pour parvenir au sommet, il fallait gravir la pente escarpée d’une montagne de 5 milles de hauteur ; le chemin en était étroit, difficile, défendu à chaque tournant par des redoutes et des batteries : les Anglais les enlevèrent successivement. Au sommet se trouvait une vaste et dernière redoute qui paraissait imprenable, et qui peut-être l’eût été si trois compagnies de grenadiers n’eussent trouvé moyen de s’emparer de quelques rochers qui la dominaient : elle fut obligée de se rendre. Les Anglais, ainsi maîtres de ce passage des montagnes, débouchèrent du côté opposé, et allèrent mettre le siège devant Bednore, capitale de la riche province de Canara. Malgré les succès précédents et la rapidité de sa marche, l’armée était au moment de manquer de vivres ; mais le gouverneur de la place, ignorant que Tippoo marchait à son secours, et ne voulant pas courir le danger d’un siège, se hâta d’entrer en négociation. Il offrit d’abandonner la ville, le fort, le trésor public aux Anglais ; il demandait que la vie et les propriétés des habitants fussent épargnées, conditions qui furent acceptées, mais violées peu après.

Par un hasard singulier, un Anglais, Campbell, se trouva le négociateur de ce traité. Campbell s’étant embarqué quelques années auparavant à Goa pour Madras, avait fait naufrage sur la côte de Ma-