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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/374

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à Cuddalore, où il débarqua tout ce qu’il put de ses équipages, et concerta avec Bussy de vigoureuses mesures. Un officier anglais faisant partie de l’armée du général Stuart peint ainsi cette ardeur, cette activité infatigable : « La présence d’un tel homme, écrivait sir Thomas Munro, , nous obligeait à faire nos approches avec la plus extrême prudence, à nous entourer de fortes gardes. Il ne cesse de presser M. de Bussy de nous attaquer ; il lui offre de débarquer la plus grande partie de ses équipages et de les conduire lui-même donner l’assaut à notre camp. » Pour la première fois, l’union la plus parfaite existait alors parmi les Français : un même zèle pour le service du roi, un même désir de gloire, animaient Suffren et Bussy. Les difficultés de rangs, les rivalités du service, les questions d’étiquette avaient cessé de se montrer : leur mutuelle ardeur, l’élévation du génie de Bussy, les mettaient bien au-dessus de toutes ces choses. De l’autre côté se trouvait au contraire une armée affaiblie, découragée ; un général mécontent de la présidence, redoutant en quelque sorte un succès qui devait profiter à ses ennemis. Bussy, repoussé dans une première sortie le 23 juin, avait pris une éclatante revanche le 4 juillet ; encore cette fois, les affaires des Anglais commençaient donc à prendre une fâcheuse tournure. En ce moment la nouvelle de la paix récemment conclue en Europe parvint à Madras ; la présidence s’empressa de la transmettre à Bussy et à Suffren ; elle demandait en même temps une sus-